Entre les deux guerres éclata une affaire à ce jour non encore résolue. Dans un petit hameau de la montagne bourbonnaise fut découvert, par un agriculteur et son petit-fils, un mystérieux gisement préhistorique particulièrement atypique, qui déchaîna les passions des savants de l’époque. L’affaire de Glozel venait de commencer.
Rien ou presque, dans les objets récoltés par les agriculteurs, ne ressemblait à ce que la préhistoire du Périgord livrait aux savants. Ceux-ci, incrédules et rejetant à priori l’hypothèse de l’authenticité du gisement, multiplièrent les pressions pour tenter de confondre les inventeurs. La Gendarmerie fut même missionnée pour perquisitionner la ferme afin de trouver les preuves de la présumée supercherie.
Conspués par la majorité des préhistoriens de l’époque, le vieil homme et le jeune garçon, nommé Émile Fradin, malgré les pressions et menaces qui pesèrent sur leurs épaules, maintinrent toute leur vie la même version de leur découverte, et ouvrirent même un petit musée dans leur ferme.
J’ai eu la chance de rencontrer deux fois Émile Fradin, qui accueillait avec beaucoup de bonhomie tous ceux qui s’intéressaient à sa découverte et à son histoire, dans son musée, et je n’ai jamais pu trouver chez cet homme quoique ce soit qui puisse laisser même supposer la moindre ombre de malhonnêteté. Émile Fradin nous a aujourd’hui quittés et c’est à lui que je pense lorsque je regarde cette photo de son grand-père, en sabots, à la porte de la petite pièce où étaient présentées aux visiteurs les objets découverts dans la parcelle du Champs des morts.