29 juillet 2014
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Je profite des commémorations du début de la Grande guerre pour offrir aux lectrices et lecteurs de ce blog un cadeau très personnel, qui, à défaut d'être original, est totalement inédit.
Des photographies de soldats partant à la guerre "la fleur au fusil" abondent dans toute la littérature dédiée au premier conflit mondial. Si je tiens à mettre celle-ci à la disposition du public, c'est qu'il s'agit d'un document de famille, pris par un de mes arrières-grands-pères photographe de métier dans les premiers jours qui ont suivi l'annonce de la déclaration de guerre d'août 14. Elle n'est pas précisément datée, ce qui n'a aucune importance.
Tous les commentaires possibles sur cette situation ont déjà été couchés sur le papier -jeunesse des soldats, inconscience collective, ferveur patriotique...- aussi me contenterai-je de mettre ces visages sur les silhouettes des compagnons de Maurice Genevoix tels qu'il les raconte dans son extraordinaire récit autobiographique "Ceux de 14" dont je recommande, pour l'immense humanité de son ton, la lecture à toutes celles et ceux qui voudraient s'imprégner de ces premiers mois de guerre.
Des mois ou années après qu'il eut replié le pied de son appareil posé sur ce trottoir de la gare de l'Est, une patrouille allemande prit, heureusement vivant, l'auteur de ce cliché. Après quelque temps passé comme prisonnier chez un photographe civil quelque part en Silésie, où il put continuer à pratiquer son art bien pacifique, mon aïeul fut rendu aux siens sain et sauf après l'armistice.
Hommage humain à tous ces êtres pas bien différents de nous qui ont laissé leur vie, leur santé ou leur raison dans cette monstruosité, quelle que soit la couleur de leur uniforme, de leurs yeux ou de leur peau.
© Olivier Trotignon 2014
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guerre de 14-18
8 septembre 2012
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Comme beaucoup de photos tirées d'albums de famille, la scène représentée est anecdotique. L'illustration ci-dessus date de l'année de la bataille de Verdun, et offre une vision pacifique d'une des multiples activités des soldats français à l'arrière du front, ici, la fonction de vaguemestre.
Le képi du soldat de droite porte un numéro de régiment, le 156e RI, engagé au cours de l'année 1916 dans les batailles de Verdun et de la Somme.
L'uniforme des deux vaguemestres ne témoigne pas de la dureté des combats dans lesquels a été engagée leur unité. L'ensemble de la tenue est impeccable, adaptée à la fonction (on remarque les chaussures de cyclistes couronnées par des bandes molletières sans aucune trace de boue).
Beaucoup de récits de poilus témoignent du peu de considération des hommes des tranchées à l'égard de leurs camarades de l'arrière, bien moins exposés qu'eux, mais à qui ils étaient reconnaissants d'acheminer lettres et paquets de l'arrière.Ces fonctions étaient parfois confiées à des hommes plus âgés que la moyenne des conscrits
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guerre de 14-18
21 avril 2012
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C'est avec une pointe de nostalgie amusée que j'ai découvert cette carte postale, au demeurant sans grand intérêt, mais qui évoque une minuscule partie de ma carrière de chercheur en Histoire. Non pas que j'ai été marsoin au 21e RIMa durant mon temps sous l'uniforme, mais il se trouve que j'ai quand même porté l'Ancre d'or, comme historien au dépot d'archives des Troupes de marine au CMIDOM de Versailles.
C'est dans cette affectation peu martiale mais qui correspondait le plus à ce que je savais faire à l'époque que j'ai eu le loisir de travailler sur l'histoire du 21e Régiment d'Infanterie Coloniale, devenu depuis 21e Régiment d'Infanterie de Marine, qui a laissé nombre de ses soldats sur les champs de bataille du XXe siècle.
A l'époque, un lieutenant, fort sympathique, officier tradition du 21e RIMa, était venu faire des recherches sur un épisode dont j'ai perdu les détails mais qui concernait l'engagement des coloniaux contre les forces Allemandes en 1916.
Si par hasard cet officier parcourait ces lignes, qu'il soit assuré de mon bon souvenir.
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guerre de 14-18
29 février 2012
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Ce thème est connu par une carte postale contemporaine de ce briquet, trouvé dans le déménagement d'une ferme dans le centre de la France. Un chien sanitaire, portant un paquetage de pansements pour les blessés sur le dos et une casquette française dans la gueule, urine sur un casque à pointe, symbole de l'ennemi détesté d'alors.
Sur ce médaillon de cuivre, l'image est moins nette, mais on reconnait bien l'identité du casque. Le revers du briquet est sans ambiguité sur la nationalité de son propriétaire.
Bien entendu, cet objet est présenté à des fins documentaires, et n'est pas à vendre. Toute demande en ce sens serait donc inutile.
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guerre de 14-18
26 février 2012
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Si la propagande militaire française censurait soigneusement la diffusion d'images pouvant démoraliser l'"arrière" par des représentations de soldats tricolores morts sur les champs de bataille, cette même propagande n'a pas eu la même pudeur avec les dépouilles de soldats d'outre-Rhin, jamais allemands, toujours "boches".
Sur cette carte postale tirée d'une longue série destinée à faire prendre aux Français conscience de la barbarie de l'adversaire est visible le pauvre cadavre d'un soldat allemand sur un brancard, laissé sans sépulture dans le cimetière du village de Vailly, dans l'Aisne, une attaque française ayant poussé ses camarades à fuir avant d'avoir pu l'enterrer.
On remarquera la mention "Visé Paris" qui garantit que l'édition du document a été validée par les services de censure.
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guerre de 14-18
31 janvier 2012
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08:37
Cette carte postale pourrait illustrer nombre de récits de guerre - je pense entre autres à Ceux de 14, de M. Genevoix -et témoigne des très mauvaises conditions de vie des soldats français lors des combats dans la Meuse à la fin de l'année 1914.
Les uniformes et l'absence de feuilles sur les arbres datent assez bien cette photo. On y voit surtout ces improbables terriers, fruit d'une complète improvisation de l'Etat-major devant une guerre de position, pourtant planifiée et pensée depuis des années lorsque le conflit éclate, où s'abritent les poilus.
Les abris semi-enterrés sont recouverts de claies et de simples mottes de terre pour se protéger des intempéries.
Il est presque curieux que la censure ait laissé publier des illustrations donnant de telles informations sur le dénuement des troupes en campagne, mais peut-être croyait-on encore à l'époque que la guerre serait brêve?
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guerre de 14-18
29 janvier 2012
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La Guerre de 14 fut prolifique en cartes postales montrant les destructions subies suite aux bombardements allemands. Ces documents nous permettent de mesurer les dommages causés au patrimoine national et les efforts de reconstruction qui suivirent.
Ici, les effets d'un obus ayant crevé le toit du collatéral droit de la cathédrale de Soissons et une arcade complètement démolie par l'engin.
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guerre de 14-18
24 janvier 2012
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21:51
A la mort d'un de mes arrières-grands oncles, j'ai pu récupérer un vieil album de photos dont la plupart tellement passées qu'elles en étaient illisibles, mais qui contenait encore quelques curiosités.
Ayant participé au corps expéditionnaire ayant été combattre l'Empire Ottoman sur le sol de ce qu'on appelait alors la Syrie, mon aïeul a pris quelques clichés lors de son voyage, que j'ai pu scanner et éclaircir pour les rendre présentables.
Sans mention de lieu, en plus d'un groupe de chefs de tribus druzes avec fusils et cartouchières, on reconnait des femmes voilées et un groupe de paysans palestiniens dans une gare.
Je n'ai aucune idée si ces photos ont un quelconque intérêt, mais elle ont au moins le mérite d'être parfaitement inédites.
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guerre de 14-18
20 janvier 2012
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13:43
Sans indication de lieu ni de date, cette photographie a été prise lors de probables manœuvres de la flotte française en Méditerranée dans les premier mois de la Guerre de 14. Identifiés sur le cliché, le sous-marin Gustave Zédé, sorti des chantiers en 1914 et le cuirassé Le Gaulois, torpillé et coulé en 1916 croisent au large d'une côte non identifiée. Les équipages, visibles sur les passerelles, indiquent que les bâtiments n'étaient pas en alerte au moment ou le photographe a saisi la scène, peut-être du pont d'un autre navire croisant dans le même secteur.
La tourelle de deux pièces est bien visible sur l'avant, bouchons de canons en place. Seule une chaudière est sous pression, la propulsion est à la vapeur.
Le Sous-marin Gustave Zédé, qui traversa la guerre et servit encore des années plus tard.
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guerre de 14-18